Diacre : « Un rôle différent de celui du prêtre »

Publié le par diaco21

dimanche 12.06.2011, 05:21  - La Voix du Nord

 «Ils permettent à l'Église d'éviter de devenir un club, celui des convaincus.» 
«Ils permettent à l'Église d'éviter de devenir un club, celui des convaincus."

Le père Jean-François Bordarier, vicaire épiscopal, est responsable des diacres dans le diocèse de Lille. Il évoque leur place au sein de l'Église. ...

 

- Quel est votre rôle auprès des diacres ?
« Je dirige un petit service qui participe au conseil épiscopal et veille à accompagner les diacres et à leur proposer des formations, pour qu'ils accomplissent leurs missions le mieux possible. Il y a, dans le diocèse de Lille, quatre-vingts diacres permanents (1), c'est-à-dire qu'ils le resteront toute leur vie. »

- À quoi servent les diacres ?
« Les diacres ont une présence dans la vie sociale, professionnelle, et sont envoyés par l'Église pour signifier sa présence dans la vie du monde.

Ils peuvent être médecins, professeurs, imprimeurs et permettent à l'Église de plus partager la vie de gens qu'ils rencontrent. »

- Comment vous, prêtre, les voyez-vous ?
« Ils sont un peu le poil à gratter de l'Église. Avec un rôle différent de celui du prêtre. Si ce dernier est responsable d'une communauté, eux rappellent à la communauté des chrétiens qu'il y en a qui n'en sont pas. Ils permettent à l'Église d'éviter de devenir un club, celui des convaincus. Ils ne prêchent pas comme nous. Pour autant, ordonnés, ils participent de plein droit à la vie de l'Église, et font partie des ministres de celle-ci, au même titre que les évêques et les prêtres. »

- Qu'ont-ils de « plus » que les bénévoles de l'Église ?
« Quand quelqu'un est engagé comme bénévole, c'est parce que ça lui convient, que ça lui plaît... Le diacre est plus directement envoyé par l'Église c'est une mission pour être au service du monde et de ses frères. Il est reconnu comme étant envoyé pour dire la proximité de l'Église auprès de ceux qui souffrent, qui sont loin, parfois les plus pauvres (Roms, Afghans par exemple). Une manière de rappeler à tous les chrétiens qu'ils sont aussi serviteurs de tous leurs frères. »

- Le manque de prêtres ne change-t-il pas leur place ?
« Pendant des années, il n'y a pas eu de diacres... Aujourd'hui, s'ils sont plus nombreux, je pense que ça profitera à l'Église seulement si on les préserve pour servir et être serviteurs. Il faut éviter qu'ils deviennent des "sous-curés". »

- Y aura-t-il un jour des diacres femmes ?
« Ce serait souhaitable que ça se fasse. Benoît XVI, quand il a été élu, a dit qu'il fallait qu'on réfléchisse à cette question. À l'origine, le diaconat, qui n'est pas celui d'aujourd'hui, était d'ailleurs ouvert aux femmes. »

B. VI.

1. Précisément quarante-quatre pour le diocèse d'Arras et trente-cinq pour le diocèse de Cambrai.

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